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L’Europe, puissant agent de dissolution de la démocratie en Grèce… et bientôt ailleurs

La strategia della tensione è all’opera in Grecia, come precedentemente in Italia, Belgio, Germania e Turchia. Berlino, Bruxelles e Parigi sono i veri mentori di Alba Dorata, che la loro politica ha creato da zero. Di seguito questa nota di Olivier Delorme, tratta dal suo blog personale, che riproponiamo nella sua versione originale.

Courriel de mon ami Panagiotis Grigoriou, du blog Greekcrisis (lisez et, si vous pouvez, soutenez), sur les meurtres d’Athènes hier soir : “tout cela indique la volonté systémique de dévier la violence vers l’anthropophagie entre pauvres et pauvres d’esprit !”

La stratégie de la tension est à l’oeuvre en Grèce, comme autrefois en Italie, en Belgique, en Allemagne ou en Turquie. Berlin, Bruxelles et Paris sont les véritables initiateurs et patrons de l’Aube dorée que leur politique a créée de toutes pièces.

En Grèce, toutes les balles sont fabriquées par la Troïka (Dessin paru ce jour dans l’édition électronique de ”To Pontiki”)

1/ L’impasse démocratique dans laquelle cette politique a enfermé la Grèce a conduit le gouvernement à instrumentaliser Aube dorée, jusqu’à lui faire des appels du pied pour qu’elle se “civilise” afin d’entrer au gouvernement où un ministre issu de LAOS, le FN grec, est en charge, sous le regard bienveillant de Merkel, Barroso et Hollande, au côté de ministres de la droite classique et de ministres “socialistes”, de la liquidation du système de santé.

2/ En même temps, ce gouvernement développait la théorie des deux extrêmes : Aube dorée = opposition de gauche Syriza.

3/ Le meurtre d’un rappeur de gauche par des aubedoristes a permis d’engager contre ce mouvement qui refusait de se “civiliser” des poursuites judiciaires par des voies constitutionnellement contestables (ce qui signifie annulables).

4/ Le meurtre de deux aubedoristes hier soir serait-il un moyen de développer sur un autre plan la théorie des deux extrêmes, afin de justifier la criminalisation de l’opposition de gauche ? La Grèce a une longue, très longue tradition d’Etats parallèles – pour ceux qui auraient oublié, ils peuvent toujours re-regarder Z, mais cette tradition-là remonte à la guerre civile des années 1946-1949, au dichasmos (schisme national) des années 1915-1917, et s’enracine dans les guerres civiles qui ont sous-tendus le soulèvement national de 1821 qui était aussi un soulèvement du peuple contre les magnats grecs relais et bénéficiaires du pouvoir ottoman, comme le pouvoir d’aujourd’hui est relai et bénéficiaire du protectorat de l’Europe troïkiste -, et cette tradition-là n’est sans doute pas morte.

L’avenir nous le dira. La seule chose certaine à ce moment, c’est que l’Europe se révèle comme un puissant agent de dissolution de la démocratie.C’est que, dans le même temps, le Parlement grec a adopté un article 458A du Code pénal, dont les décrets n’ont pas été publiés pour l’instant et qui stipule que :

Quiconque qui, de manière intentionnelle viole les sanctions ou les mesures restrictives instituées à l’encontre des États ou des entités ou des organismes ou des personnes physiques ou morales, par les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies ou par celles des réglementations de l’UE, ceci est passible d’emprisonnement d’au moins six mois, la peine maximale étant deux ans d’emprisonnement, sauf si, une autre disposition prévoit une peine plus lourde. Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent de même, que lorsque ces actes ne sont pas répréhensibles en vertu des lois du pays où ces faits sont perpétrés” (traduction de Panagiotis Grigoriou).Ainsi donc s’ouvre également une nouvelle ère en Europe, celle, ambiguë (pour l’instant ?… il faudra voir les décrets d’application et l’interprétation qu’en donneront les juges) dans sa formulation, de criminalisation de l’opposition à ce qu’il est encore convenu d’appeler la “construction européenne” et qui s’apparente de plus en plus à une construction de type soviétique combinant un pouvoir oligarchique fondé sur une idéologie (néolibérale et ultramonétariste, en place du communisme à la sauce Souslov/Brejnev), la négation de la souveraineté populaire sous l’apparence de textes constitutionnels vidés de tout sens (la Constitution soviétique était, en théorie, la plus démocratique du monde), les proclamations sur la liberté réelle et la négation, en pratique, des droits fondamentaux, notamment ceux d’opinion et d’expression, le déni de la réalité, l’inefficacité et la misère des masses, au seul profit de la nomenklatura au pouvoir.

di Olivier Delorme

*Olivier Delorme, originario di Chalon-sur-Saone, ha pubblicato il suo primo romanzo nel 1996 e ha dedicato gran parte della sua vita alla scrittura. Dopo due anni di permanenza sulla piccola isola vulcanica di Nisyros nel Dodecaneso, vive a Parigi dal 1999 e lavora presso varie testate, tra cui la rivista franco-ellenico Desmos-The Link . Insegna storia delle relazioni internazionali presso l’Istituto di studi politici di Parigi.

 Fonte : http://www.olivier-delorme.com/

 

Scritto da Redazione

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